Le premier puits de pétrole du monde creusé manuellement de Bóbrka, village situé près de Krosno dans les Basses-Carpates. Depuis longtemps, cet endroit était connu des locaux pour ses affleurements naturels de pétrole que l’on utilisait pour la lubrification des essieux des chariots, pour la conservation du bois et même pour la préparation de remèdes pour soigner des maladies de peau. Ce liquide souvent visqueux, de couleur noire, inflammable, était encore appelé naphte.
L’exploitation du pétrole n'aurait jamais été possible sans Ignacy Łukasiewicz, un modeste pharmacien qui, suite à de nombreuses années d'expérience en laboratoire, sera le premier au monde à réussir à distiller le pétrole par distillation fractionnée. Il essayera alors de trouver une application pratique pour son invention. Les lampes à huile utilisées jusqu'alors n'étant pas adaptées au pétrole, il inventera les premières lampes à pétrole modernes. Le 31 juillet 1853, lorsque la première lampe à pétrole éclairera l'hôpital de Lwów, sera considéré comme le début symbolique de l'industrie pétrolière.
Les pionniers de l'industrie pétrolière seront, outre Ignacy Łukasiewicz, Tytus Trzecieski - un propriétaire foncier et initiateur de l’exploitation et Karol Klobassa-Zrencki - le propriétaire du village de Bóbrka. Grâce à leur coopération harmonieuse, à leur engagement et à leur grande efficacité, la première compagnie pétrolière multidimensionnelle au monde sera créée.
Dans les années 1854-1880, une soixantaine de puits seront creusés dans la région, dont le plus profond atteignait 150 m ! Dès 1855, un important gisement de pétrole ayant été découvert dans le puits “Wojciech”, la construction d’une distillerie fut décidée.
L’exploitation pétrolière de Bóbrka a survécu à la guerre et dans les années 1950, elle a connu un renouveau, lorsqu'un nouveau gisement de pétrole a été découvert. En 1961, sur le site de Bóbrka, sera créé le skansen-musée en plein air de l'industrie pétrolière Ignacy Łukasiewicz sur une superficie de 20 ha.
Si vous avez l’occasion de visiter, vous pourrez voir des puits de pétrole encore en activité aujourd’hui. Le 10 décembre 2018, le site a obtenu le statut de Monument de l’Histoire. Ce titre n’est pas une simple distinction. Il est une condition sine qua pour pouvoir solliciter son éventuelle inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
La tour de Gliwice (Wieża gliwicka) est aujourd’hui la construction en bois (mélèze) la plus haute du monde (111,10 m/aucun clou/16 vis en laiton). Située en Silésie, à l’époque sur le territoire allemand non loin de la frontière polonaise, elle a été construite en 1935 pour supporter des antennes de radiodiffusion. C’est ici qu’à la veille de l’agression allemande, le 31 août 1939, des membres du service de sécurité allemand, déguisés en insurgés silésiens, ont pris d'assaut la station de radio de Gleiwitz (opération Himmler) pour diffuser une proclamation en polonais annonçant une imminente offensive polonaise et appelant à un soulèvement : "Attention ! Ici Gliwice. La station de radiodiffusion est aux mains des Polonais." Pour des raisons techniques, le message n'a pas pu être envoyé dans les airs. L'attaque contre la station de radio de Gliwice faisait partie d'un plan qui comprenait un certain nombre de provocations aux frontières afin de justifier l'agression du Troisième Reich contre la Pologne en accusant cette dernière d’avoir déclenché la guerre.
Aujourd’hui, la tour sert de lieu d’histoire. Une cinquantaine d’antennes y ont été installées (téléphonie mobile, radio-taxi, secours, etc.).
L’église en bois de l'Assomption de la Très Sainte Vierge Marie à Haczów, village des Basses-Carpates situé à une douzaine de kilomètres de Krosno, serait la plus grande église gothique en rondins de bois d’Europe, la plus ancienne et la mieux conservée. Elle est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2003. Son caractère unique est attesté non seulement par sa taille, mais aussi par ses polychromies bien conservées du XIVe siècle. Construite en bicentenaires rondins de mélèze et de sapins, sans utilisation de clous, sur des fondations en pierres, avec un toit et des murs recouverts de bardeaux, elle s’est progressivement agrandie au cours des siècles. L'imposante structure en bois mesure 25 m de long sur près de 13 m de large.
En tant que lieu de culte, elle a fonctionné jusqu'à 1948, puis a commencé à se détériorer. Dans les années 60 et 70 du siècle dernier, l’équipement de l’église (autels, bancs, tableaux, etc.) a été transporté au musée de Sanok et au manoir de Krościenko Wyżne. C’est à cette époque-là que seront découvertes les inestimables polychromies, dont la plus ancienne daterait de 1494 !
L’église sera alors entièrement rénovée. Aujourd’hui, l'art gothique y est toujours présent avec de nombreuses sculptures, dont une Pietà datant environ de l’an 1400. On y trouve également la plus grande collection de peintures murales médiévales de Pologne. Une autre particularité : le bâtiment est entouré d’arcades, appelées “soboty” - les samedis. Ce nom leur est resté pour avoir servi de logis aux paroissiens qui, vivant dans des villages reculés, venaient à l'église dès le samedi pour pouvoir participer à la première messe dominicale.
La forteresse de Srebrna Góra, un lieu fortifié unique en Europe. Pas seulement parce qu'il s'agit de la plus grande fortification de montagne du Vieux Continent. Mais aussi parce qu’elle n’aura jamais été conquise au cours de son histoire. Elle est située sur le territoire de la commune de Stoszowice, en Basse-Silésie, à environ 25 km de la ville de Kłodzko.
Au moment de sa construction (1765-1777), Festung Silberberg était l'une des fortifications de ce type les plus modernes de toute l'Europe. Elle était bâtie sur trois collines : Ostróg (627 mètres d'altitude), Warowna Góra (686 m), Wielki Chochoł (740 m) et était censée protéger militairement la Silésie nouvellement conquise par la Prusse, une province alors sous la menace des troupes autrichiennes. C’est le roi Frédéric II lui-même qui en a personnellement ordonné la construction.
L'ensemble de fortifications s’étendait sur près de 3 km. Environ 4000 soldats pouvaient y séjourner dans 350 pièces. Les entrepôts pouvaient contenir d'énormes réserves de munitions, de nourriture et de combustible, qui devaient permettre aux soldats de survivre même un an de siège. À l’intérieur des fortifications, neuf puits avaient été creusés, dont le plus profond, de 84 mètres de profondeur, était situé sur le mont Ostróg. En 1778, un an après l’achèvement des travaux, la forteresse sera armée. Pour sa défense seront installés 264 canons, obusiers et mortiers. Le donjon - le plus grand d'Europe - se compose de 4 tours reliées par des courtines, chaque tour faisant 60 m de diamètre avec des murs de 12 m d'épaisseur. Tout là-haut, on profite d’un bon point de vue sur les monts Bardzkie.
La garnison de la forteresse sera mise en alerte à plusieurs reprises et une fois, en 1807, elle subira même un véritable assaut en résistant alors au siège de l'armée napoléonienne.
Dans les années 1830-1848, des prisonniers politiques et des criminels seront internés dans le donjon.
En 1860, la forteresse sera abandonnée par l'armée et en 1867, ne répondant plus aux nouvelles exigences techniques, elle servira de terrain de manœuvres militaires.
Dès la fin du XIXe siècle, Festung Silberberg deviendra une attraction touristique, ce qui permettra d’effectuer des travaux de conservation et de rénovation. Y seront installés un restaurant, un musée, une plateforme panoramique, une auberge de jeunesse ! Un peu plus tard, y sera installé un centre de formation pour la police, puis un centre de vacances pour la police.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, la forteresse servira d’oflag, avec un règlement strict et un système de surveillance spécial, où seront internés des officiers polonais capturés en 1939. En 1941, sur le site de l'oflag, sera construit un stalag destiné aux soldats polonais, soviétiques, belges, français, grecs et finlandais.
Après la guerre, Festung Silberberg va se retrouver sur le territoire de la Pologne. L’endroit sera dévasté, les autorités n’accordant aucun centre d’intérêt à une vieille forteresse du 18e siècle. Heureusement, en 1961 le site sera enregistré sur le registre des sites historiques. En 2004, il obtiendra même le statut de Monument de l’Histoire en raison de ses valeurs historiques, architecturales, techniques, paysagères et culturelles.
Les visiteurs y sont accueillis durant toute l’année, chaque saison apportant des impressions différentes. La forteresse offre une vue imprenable sur les montagnes, c'est un endroit où en famille on peut passer un moment exceptionnel, un musée “vivant” où l’on ne s’ennuie pas.