Éphéméride polonaise
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19 avril19/04/2025
1943 - Déclenchement du soulèvement du ghetto de Varsovie - soulèvement armé des formations militaires juives à la fin de la liquidation du ghetto par les Allemands. En l'absence de toute chance de succès, c’est un acte désespéré de choisir de mourir dans la dignité avec une arme à la main et aussi de se venger et de punir les persécuteurs, pour une poignée d'environ 400 insurgés du ŻZW (Union militaire juive) sous la direction de Paweł Frenkel et d’environ 40 combattants de la ŻOB (Organisation juive de combat) dirigée par Mordechaj Anielewicz. Il éclate à la veille de la fête de la Pâque juive. C’est la première insurrection urbaine dans l’Europe occupée par les Allemands. Le soulèvement a éclaté à l'appel du Comité national juif à un moment où dans le ghetto déjà déserté ne se trouvaient plus que 70 000 personnes (contre près d’un demi-million au pic de la population). Il se déroule au cours de l’action de liquidation définitive du ghetto ordonnée par Heinrich Himmler consistant en un systématique ratissage du quartier et la capture de la population restante qui s’y cache. Lorsque sont entrés dans le ghetto les détachements militaires et policiers allemands (environ 2 000 hommes) sous le commandement de Jürgen Stroop, soutenus par des formations lettonnes et ukrainiennes, les insurgés ont ouvert le feu. Les derniers combats cesseront à la mi-mai. Le 16 mai Jürgen Stroop ordonnera de faire sauter la synagogue de la rue Tłomackie. C’est à cette date qu’est rattachée la fin de l'insurrection. Lors du soulèvement, tout le ghetto aura été incendié et après sa chute, les ruines seront dynamitées. Lors des affrontements, environ 7 000 Juifs ont été tués ; 50 000 seront déportés à Treblinka. Les pertes allemandes se sont élevées à environ 1 300 tués et blessés. ‹LS›
18 avril18/04/20251927 - Naissance à Płock (Mazovie) de Tadeusz Mazowiecki, écrivain, journaliste et homme d’État polonais. Il fait des études de droit à l’Université de Varsovie. Après la guerre, il fait son entrée dans la vie politique à une époque très difficile. Il se lie avec l’organisation catholique laïque “Pax” qui tente de coexister avec les communistes. De 1953 à 1955, il devient rédacteur en chef de l’hebdomadaire de l’association : “Wrocławski Tygodnik Katolicki”. Destitué pour s’être rebellé contre le leader de “Pax”, il est cofondateur en 1957 du Club des intellectuels catholiques varsoviens. En 1958, il est rédacteur en chef du mensuel catholique “Więź” (Le lien). Il le restera pendant 22 ans. En 1961, il est élu député à la Diète, où il milite au sein du cercle des députés de “Znak” (Le signe) - une organisation catholique laïque tolérée par le pouvoir communiste. En 1968, en collaboration avec le cercle “Znak”, il est l’auteur d’une interpellation parlementaire sur la jeunesse battue et maltraitée par la milice. Il cesse d’être député en 1971, mais le mensuel “Więź” parvient à se maintenir. Dans la seconde partie des années 70, il passe résolument du côté des adversaires de la collaboration avec les communistes. En 1976, il est signataire d’une protestation contre l’introduction dans la Constitution de l’inscription sur le rôle dirigeant du PZPR - Parti ouvrier unifié polonais. En 1976, il soutient activement l’activité du Comité de défense des ouvriers (KOR) et en mai 1977, devient le porte-parole des personnes grévistes de la faim dans l’église Saint-Martin à Varsovie. En 1978, il est cofondateur de l’illégale “Université volante” dont le but est de briser le monopole de l'enseignement public au niveau universitaire. En 1980, avec un groupe d’experts, il devient conseiller du syndicat indépendant et autonome “Solidarność” et en 1981, il exerce la fonction de rédacteur en chef de l’hebdomadaire “Solidarność”. La loi martiale, imposée par le général Jaruzelski en décembre 1981, lui vaut d’être interné, comme tant d’autres, pendant un an. Le bruit ayant alors couru qu’il avait été assassiné, l’archevêque de Paris Jean-Marie Lustiger va célébrer une messe à Notre-Dame à l’intention de celui qui était un ami de Jean-Paul II. À sa libération, il collabore avec Lech Wałęsa - président de “Solidarność” - et devient conseiller du KKW - Comité exécutif national du syndicat - et membre du “Komitet Obywatelski” - Comité des citoyens. En 1989, il participe aux négociations de la Table ronde entre les représentants des autorités de la République populaire de Pologne, de l’opposition “Solidarność” et de l’Église (statut d’observateur). Le 24 août de cette année-là, il est désigné premier ministre par la Diète. Dans son gouvernement, vont aussi entrer des communistes. Il sera le dernier premier ministre de la République populaire de Pologne et le premier de la IIIe République. De 1990 à 1995, il est cofondateur et président du parti du centre “Union démocratique” devenu ensuite “Union pour la liberté”. Il sera député à la Diète de 1991 à 2001. En 1992, il est nommé à la tête de la Commission des Nations Unies sur les droits de l’homme en ex-Yougoslavie. Il alertera le monde sur les crimes qui y sont commis. Il va démissionner en 1995 pour protester contre l’inaction de la communauté internationale. En 2005, il est cofondateur du Parti démocrate. En octobre 2010, le Président de la République de Pologne, Bronisław Komorowski, le nomme conseiller chargé de la politique intérieure et étrangère. Tadeusz Mazowiecki décède le 28 octobre 2013 à Varsovie. Le jour de ses obsèques a été décrété jour de deuil national. Parmi ses plus hautes décorations : Ordre de l’Aigle blanc (la plus haute distinction polonaise), Médaille du Mérite culturel polonais Gloria Artis, Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand (Vatican), Légion d’honneur (France)… Auteur entre autres de : L’internement (non censurée 1982), Un autre visage de l'Europe (1990). ‹LS›