♦Le temple Wang à Karpacz (Basse-Silésie)
Non, ce n’est pas un temple bouddhiste… même si son appellation aurait plutôt une consonance extrême-orientale. C’est tout simplement un édifice religieux évangélique construit en pin à Vang, au bord du lac Vangsmjøse en Norvège, au tournant des 13e et 14e siècles, au début de la christianisation de la Scandinavie ! On dit en français que c’est un temple “en bois debout” car des poteaux sont utilisés pour soutenir le toit et la nef, mais aussi pour élever les murs. Fait intéressant : aucun clou n’a été employé à l’époque pour sa construction !
Au 19e siècle, le temple s’avérera trop petit pour la population locale. Étant donné son mauvais état et le coût élevé des réparations nécessaires, les habitants vont alors décider de le vendre afin d’en bâtir un nouveau. C’est ainsi que le peintre norvégien Johan Christian Dahl, séjournant à Dresde, va réussir à convaincre le roi de Prusse Friedrich Wilhelm IV de l’acquérir pour le musée de Berlin. En 1841, le temple sera donc inventorié, démonté et transporté d’abord à Stettin (Szczecin), puis à Berlin où il aurait dû être reconstruit sur la Pfaueninsel (l’île aux Paons).
C’est à ce moment-là que la comtesse Friederike Gräfin von Reden, mécène des arts, va entrer en jeu et persuader le roi de rebâtir le temple en Silésie alors prussienne. Là-bas, à Buchwald (Bukowiec), elle possédait un château néo-classique et un jardin à l’anglaise mais il n’existait aucun temple dans les environs. C’est ainsi que le temple sera transporté en 1842 jusqu’à Brückenberg (Karpacz Górny), au pied des monts des Géants (Karkonosze), pour y être reconstruit à 885 m d’altitude. De nombreux éléments en bois devront être changés car trop abîmés, voire manquants. On entourera le temple d’une galerie couverte et de fenêtres inexistantes auparavant et une tour en granit faisant office de clocher sera ajoutée pour protéger l’édifice contre les fortes rafales de vent soufflant de la montagne.
Le 28 juillet 1844, le temple est officiellement ouvert et consacré. De ce jour à aujourd'hui, il a servi sans discontinuité les fidèles de l’église luthérienne évangélique de la confession d’Augsbourg habitant Karpacz et ses environs.
Si vous avez un jour l’occasion de visiter la région, n’hésitez pas ! Les commentaires peuvent être également faits en français. Prêtez bien attention aux riches décorations à l'extérieur du temple. À l'intérieur, ont été conservés quelques éléments d'origine : 4 piliers d'angle, 4 colonnes internes, 2 colonnes dans l'entrée du chœur et les portails. Ils sont richement décorés de motifs de végétaux et d’animaux ainsi que de mots écrits en alphabet runique. Et puis, découvrez ce magnifique crucifix du 19e siècle sculpté dans un seul tronc de chêne, avec une figure du Christ en tilleul. De part et d'autre de l'autel, sur des socles, se trouvent deux candélabres représentant un cygne, symbole de fidélité, et un cœur, symbole d'amour. Les cierges n’y sont allumés que pendant les cérémonies de mariage… Le temple Wang est reconnu être le temple des couples heureux.
Dans les années 1963-1965, il a subi des travaux de restauration. On en a profité pour installer le courant électrique et le chauffage.
À côté de l'église, se trouvent le presbytère et le cimetière paroissiale. Non loin, l'épitaphe et l’effigie de la comtesse Friederike von Reden et une sculpture représentant la résurrection de Lazare, exécutée par un artiste local, Ryszard Zając.
Le temple | La galerie | L'intérieur |
♦Le phare de Świnoujście (Poméranie-Occidentale)
Le plus haut phare en brique du monde, est également le plus haut phare de Pologne. Il est situé sur la rive droite de la rivière Świna, juste à son embouchure. Ouvert au public depuis le 5 août 2000, vous pouvez le visiter et monter jusqu’à la galerie supérieure, après avoir emprunté un escalier sinueux de 308 marches. Comme tout phare, son faisceau lumineux fut par le passé un allié précieux pour les navigateurs qui pouvaient, grâce à lui, déterminer avec précision la position de leurs navires et aussi indiquer la voie la plus sûre pour entrer dans le port.
De nos jours, le bel édifice fait plus office de patrimoine architectural sur un bord de mer escarpé et son puissant rai de lumière perce toujours l’obscurité comme au temps passé. La maison des gardiens abrite un musée.
La tour elle-même culmine à 67,7 m, la lanterne à 65 m au-dessus du niveau de la mer. Sa portée nominale est de 25 milles marins (46,3 km). La construction du phare de Swinemünde a débuté en 1854. Il sera jusqu’en 1945 le plus haut phare sur le territoire de l’Allemagne. L’épaisseur de ses murs variait de 1,7 m dans sa partie inférieure à 1,3 m dans sa partie supérieure. Restauré dans les années 1902-1903, endommagé durant la Seconde Guerre mondiale, il sera de nouveau restauré de 1998 à 2000. Par temps clair, la vue depuis la galerie supérieure porte à 45 km. Le phare de Świnoujście est situé entre les phares de Peenemünde en Allemagne (environ 38 km à l’ouest) et de Międzyzdroje-Kikut (environ 28 km à l’est).
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♦La maison Keret / Dom Kereta (Mazovie)
La maison la plus étroite du monde porte le nom de son premier locataire, Etgar Keret, écrivain et cinéaste polono-israélien, qui l’a inaugurée le 19 octobre 2012 dans le quartier de Wola à Varsovie. Conçue par l’architecte Jakub Szczęsny, elle mesure 92 cm à son point le moins large et 152 cm au plus large, avec une superficie totale de 14,5 m2. Sa structure de fer comporte deux étages, une chambre à coucher, une petite cuisine et une salle de bain. Elle possède deux fenêtres fixes et la lumière du soleil pénètre par les panneaux translucides des murs. Techniquement, le bâtiment est considéré comme une installation artistique car il ne répond pas aux codes de construction polonais, bien qu'il ait été déjà utilisé comme habitation par quelques dizaines d’artistes venant de différents pays du monde. L'édifice est destiné à devenir un lieu de création artistique.
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