La Pologne à la présidence du Conseil de l'UE
Gala d'inauguration officielle de la présidence polonaise du Conseil de l'Union européenne ce 3 janvier au Théâtre National à Varsovie
Donald Tusk lors de l'inauguration du gala |
Le Conseil de l'Union européenne est l'un des organes décisionnels les plus importants de l'UE. Il est composé de représentants des 27 pays de l'UE. Tous les six mois, un nouvel État membre assume la présidence tournante de ce Conseil. Il préside ensuite les réunions de cette institution à tous les niveaux et assure la continuité des travaux de l'UE.
Le 1er janvier 2025, la Pologne a repris la présidence tournante du Conseil de l'UE. Cette présidence, la deuxième de la Pologne après celle de 2011, coïncide avec le véritable début du nouveau cycle européen, puisque la Commission « von der Leyen 2 » vient d’entrer en fonction le 1er décembre dernier.
Le logo de la présidence tournante, le drapeau polonais combiné aux lettres « E » et « U », représente l'engagement de la Pologne envers l'Union depuis son adhésion en 2004. Symbole notable : il a été dessiné par l'artiste polonais Jerzy Janiszewski, auteur du logo du mouvement syndical “Solidarność” en 1980.
Durant la présidence de l'UE, la Pologne prévoit d'accueillir plus de 300 réunions officielles, 22 conseils informels des ministres de l'UE et environ 200 événements culturels.
Au cours des six prochains mois, la Pologne gérera des processus importants pour l'UE et les États membres, jouera le rôle de médiateur dans les négociations et recherchera les compromis nécessaires, tout cela au moment où des questions clés pour l'ensemble de l'Europe auront besoin être résolues. Cette présidence sous la thématique « La sécurité en Europe ! » soutiendra les activités renforçant la sécurité européenne, notamment dans les domaines de la sécurité extérieure, intérieure, informationnelle, économique, énergétique, alimentaire et sanitaire.
1. Lutter contre la migration clandestine, y compris son instrumentalisation :
• renforcer les frontières extérieures de l'UE ;
• améliorer l'efficacité et la durabilité des retours des migrants vers les pays d'origine et de transit ;
• coopérer avec les pays situés le long des routes migratoires dans la lutte contre le trafic de migrants, la traite des êtres humains et l'instrumentalisation de la migration ;
• définir des pays tiers sûrs ;
• lutter contre les causes originelles de la migration.
2. Surveillance et neutralisation des menaces contre la sécurité intérieure :
• prévenir la contrebande d'armes, de munitions et de drogues ;
• riposter contre l'infiltration des groupes criminels ;
• lutter contre les menaces hybrides liées à la désinformation et à la cybersécurité ;
• donner un nouveau mandat aux activités d'EUROPOL ;
• lutter contre la traite des êtres humains.
3. Renforcer les capacités de l'UE et des États membres en matière de protection civile, de défense civile, de secours et d'aide humanitaire :
• coordonner les activités au niveau de l’UE ;
• améliorer les activités de gestion des crises, y compris celles des effets des catastrophes naturelles ;
• financer les initiatives entreprises par les États membres ;
• soutenir la participation de l'Ukraine au mécanisme de protection civile de l'UE.
Cette année 2025 sera déterminante pour le premier ministre polonais, Donald Tusk, qui fut président du Conseil européen de 2014 à 2019. Que ce soit sur le front intérieur ou sur la scène européenne. N’oublions pas qu’en mai (18 mai ? / 1er juin ?), les Polonais seront appelés aux urnes pour élire leur prochain président.
La Pologne, qui a une frontière avec l'Ukraine, la Biélorussie et l'exclave russe de Kaliningrad, consacrera beaucoup d'énergie au dossier qui pourrait prendre une nouvelle dynamique après l'investiture de Donald Trump, en janvier.
On s’attend également à ce que la Pologne soit très en pointe sur le dossier migratoire, qui comptera parmi les premières préoccupations des électeurs en mai. Varsovie a obtenu en octobre dernier des Vingt-Sept de pouvoir suspendre temporairement le droit d’asile pour faire face, à ses frontières, à l'instrumentalisation de vagues migratoires par la Russie et la Biélorussie.
La Pologne pourrait évoluer vers une puissance dominante de l'Union européenne, d'autant plus que la position du président français Emmanuel Macron est affaiblie en raison de problèmes internes et que l'Allemagne, au lendemain des législatives anticipées, sera occupée à mener des négociations de coalition qui dureront probablement au moins jusqu'à l'été.
*D’après les derniers sondages, Rafał Trzaskowski (PO/Plate-forme citoyenne) l’emporterait devant Karol Nawrocki (PiS/Droit et Justice) même si l’écart entre les deux serait en diminution…