MARIE SKŁODOWSKA-CURIE
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Maria Salomea Skłodowska est née le 7 novembre 1867 à Varsovie, alors dans le royaume de Pologne (ou royaume du Congrès) sous tutelle russe. Sa sœur Zofia décède du typhus en 1876, sa mère décède de tuberculose en 1878. Maria va tomber en dépression et va perdre la foi. À l’âge de 15 ans, elle obtient cependant son diplôme de fin d’études secondaires avec la médaille d’or. Elle s'intéresse à la sociologie, aux mathématiques, à la physique, à la littérature et écrit également de la poésie. Elle va donner des cours particuliers et s’inscrire à l’Université volante, une école clandestine qui pratique l'éducation des masses en polonais, en réaction à la politique de russification. Elle y approfondira ses connaissances des sciences naturelles et de la sociologie. Ensuite, afin d’assurer les frais d’études de médecine de sa sœur Bronisława en France, durant trois ans elle travaillera comme préceptrice dans une famille aisée de province. Elle y fera la connaissance de Kazimierz, le fils de la famille. Ils tomberont amoureux l’un de l’autre mais les parents du garçon vont fermement rejeter l’idée d’un tel mariage. Si Maria avait épousé Kazimierz, elle aurait peut-être eu une vie heureuse mais n’aurait certainement pas été lauréate du prix Nobel et l'histoire de la physique et de la chimie aurait été complètement différente… Les débuts de sa carrière scientifique Maria fait ses premiers pas scientifiques dans l’atelier de physique et le laboratoire de chimie situés au Musée de l'Industrie et de l'Agriculture à Varsovie. Plus tard, elle notera que si elle n'avait pas appris l'analyse chimique à Varsovie, elle n'aurait jamais isolé le radium… Étant donné qu’à l’époque les universités polonaises n'admettaient pas les femmes, Maria, qui souhaite poursuivre des études supérieures, va quitter sa Pologne natale pour se rendre à Paris en novembre 1891, où elle sera d’abord hébergée par sa sœur et son beau-frère et s'inscrira pour des études de mathématiques et de sciences naturelles à la Faculté des sciences de la Sorbonne. Sur sa fiche d’inscription, Maria francise son prénom et devient Marie. En 1892, elle déménage dans une chambre meublée du Quartier latin. Fascinée par les enseignements, elle travaille parfois au-delà de ses forces. En 1893, elle est reçue première de sa promotion à la licence ès sciences physiques. Un an plus tard, elle est reçue seconde à la licence ès sciences mathématiques. Elle envisage alors enseigner en Pologne mais en 1894 Maria va obtenir un contrat pour travailler - dans des conditions spartiates - dans un laboratoire de recherches physiques à Paris. Lors d’une visite chez le physicien polonais Józef Wierusz-Kowalski, elle va rencontrer Pierre Curie, de huit ans son aîné, responsable du laboratoire de physique de l'’École supérieure de physique et de chimie industrielles. Elle va alors accepter de travailler avec lui. Maria et Pierre trouvent rapidement des thèmes communs de discussion. Le 26 juillet 1895, Maria Skłodowska et Pierre Curie se marient civilement à Sceaux. Par son mariage, Maria est devenue française. Cependant, jamais elle ne perdra son sens de l'identité polonaise. En 1897, naît leur première fille - Irène, plus tard prix Nobel de chimie. |
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Découverte du radium et du polonium
En 1898, Marie et Pierre présentent un travail scientifique qui informe de la découverte du polonium (symbole Po, numéro atomique 84), élément nommé ainsi en hommage à la Pologne. Les époux Curie n’attendront pas trop longtemps après leur second succès. Le 26 décembre 1898, en collaboration avec Gustave Bémont, ils annoncent la découverte d’un nouvel élément chimique - le radium (symbole Ra, numéro atomique 88). En 1903, Marie soutient sa thèse de doctorat intitulée “Recherches sur les substances radioactives”. En août de cette même année, elle donne naissance à une deuxième fille qui décède après l'accouchement. La même année, Marie et Pierre Curie reçoivent avec Henri Becquerel le prix Nobel de physique pour leurs recherches sur les radiations. En 1904, Pierre devient professeur à la Sorbonne et Marie donne naissance à une troisième fille, Ève - future biographe de sa mère, pianiste et militante pour la paix. Marie enseignera à ses filles la langue polonaise.
Diplôme du prix Nobel de Physique de Pierre et Marie Curie, 1903
Le 19 avril 1906, Pierre meurt, à l’âge de 46 ans, renversé par une voiture hippomobile. À 38 ans, Marie est chargée du cours de son mari. Désespérée, pendant un an elle va tenir un “journal de deuil”, dans lequel elle décrit la douleur, le chagrin et le vide qui sont restés après la mort de son mari bien-aimé, son ami, son compagnon. En 1908, Marie est nommée professeur titulaire de la chaire de Pierre, qui vient d’être déclarée vacante qui deviendra ensuite chaire de physique générale et radioactivité. Devenant ipso facto première femme professeur des universités en France !
Un second prix Nobel
En novembre 1911, énorme scandale dans la presse : Marie est accusée d'avoir voulu séduire le physicien Paul Langevin qui était alors en instance de divorce. Cette affaire déclenche contre elle une violente campagne xénophobe qui s'en prend aux origines polonaises de Marie Curie. On l’accuse d’« intellectuelle athée », de « Polonaise venant briser un bon ménage français » dans une « France aux prises avec le ramas de métèques qui la pillent, la souillent, la déshonorent ». Au Conseil des ministres, l’hypothèse de l’expulser du territoire français est sur la table, elle qui a pourtant tout donné pour la science et a permis à la France de briller dans le monde.
Cependant, malgré ce scandale, en décembre l'Académie suédoise des sciences décerne à Marie son second Prix Nobel, de chimie cette fois et à titre individuel. Elle est la première personne à recevoir ce prix par deux fois et la première lauréate féminine en chimie. Après avoir reçu son second prix Nobel, Marie persuade le gouvernement français à allouer des fonds pour la construction d'un institut du radium privé - L’Institut du Radium (aujourd'hui Institut Curie), qui sera construit en 1914 et où seront menées des recherches dans la chimie, la physique et la médecine. En 1913, elle participe également à l'ouverture du laboratoire radiologique de la Société scientifique de Varsovie.
Diplôme du prix Nobel de Chimie de Marie Skłodowska Curie, 1911
Avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale, Marie, ne pouvant servir la Pologne, décide de servir la France. Elle rassemble des appareils Röntgen des laboratoires parisiens et organise des véhicules spéciaux équipés d’unités de radiologie surnommés les “petites Curie” qui permettront des opérations pionnières de recherche médicale, en aidant à localiser les projectiles. Ce sont près d’un million d’examens qui seront ainsi réalisés durant la guerre. Cette activité permettra de sauver de nombreux soldats d'une mort certaine.
Après la Première Guerre mondiale, Marie devient une figure de la lutte pour la cause des femmes, en particulier dans le domaine des sciences.
En mai 1921, à l’invitation de l’éminente journaliste Marie Mattingly Meloney, Marie et ses filles effectuent un voyage aux États- Unis où, grâce à une collecte auprès des femmes et des millionnaires américains, elle obtient de l'argent pour l’achat d’un gramme de radium pour l'Institut du Radium. En plus du gramme de radium rêvé, Marie obtient de nombreux instruments et de fortes sommes d’argent pour équiper le laboratoire.
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Marie avec ses filles Irène et Ève, à bord de l’«Olympic» (navire-jumeau du «Titanic»), 1921 |
Vers la fin des années 20, la santé de Marie Skłodowska-Curie commence à empirer. Marie commence à perdre l’ouïe et la vue. En juin 1925, elle participe à la cérémonie de pose de la première pierre de la construction de l'Institut du Radium à Varsovie. En 1929, elle repart encore une fois aux États-Unis. Cette fois, avec l'argent récolté provenant de collectes auprès de femmes américaines mais aussi de membres de la Polonia, elle achète un gramme de radium pour l'Institut du Radium à Varsovie (de nos jours, Centre d’oncologie - Institut Marie Skłodowska-Curie). En 1932, elle sera présente dans la capitale polonaise pour l’ouverture de l’Institut du Radium. Ce sera son dernier voyage dans son pays natal… |
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Marie Curie plantant un arbre à l'Institut du Radium de Varsovie, le 29 mai 1932 |
En 1934, Marie commence à se sentir de mal en pis. Les médecins diagnostiquent une grippe, puis des lésions tuberculeuses dans les poumons. Ils lui proposent de partir dans un sanatorium. Avec sa fille Ève comme infirmière, Marie se rend au sanatorium de Sancellemoz à Passy (Haute-Savoie). Sur place, les médecins trouvent la véritable cause de l'affaiblissement de Marie - une anémie aplasique pernicieuse (elle a aussi une leucémie radio-induite) avec une évolution fulgurante. Marie Curie meurt là-bas le 4 juillet 1934. Elle sera enterrée à côté de Pierre au cimetière de Sceaux. Son enterrement ne donne lieu à aucune cérémonie ni discours officiel. Le 20 avril 1995, les cendres de Marie et Pierre Curie seront transférées au Panthéon à Paris. Marie fut la première femme ainsi honorée et la première personne non née en France à être enterrée dans ce haut lieu de mémoire de la nation française. Précaution particulière, ils sont tous deux inhumés dans des sépultures hermétiques plombées afin d’éviter tout risque d’irradiation résiduelle. Il faut savoir qu’encore de nos jours de la radioactivité a été détectée sur le sol et un four du laboratoire construit en 1930 pour Marie à Arcueil… |
Tombeau de Pierre et Marie Curie dans la crypte du Panthéon
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Marie Curie, tout comme son époux, refusa la croix de l'Ordre National de la Légion d' Honneur. Elle a cependant été honorée de nombreux titres de docteur honoris causa. Le musée Maria Skłodowska-Curie est situé à Varsovie, rue Freta, dans la maison natale de la grande scientifique. Y sont présentés, entre autres, des photographies et des souvenirs de famille ainsi que des archives concernant des chimistes polonais. Des astéroïdes, des monuments, des universités, des centaines d’établissements scolaires, des hôpitaux, des rues, des squares portent son nom, des billets, des pièces de monnaie et des timbres-poste ont été émis à son effigie… Sa vie a inspiré de nombreux cinéastes… |
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